PRATIQUES ANTICONCURRENTIELLES : Haro sur l’entente sur les prix, selon le Cres

Le Soleil, Senegal, October 29, 2009

Selon une étude du Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), 26 % des pratiques anticoncurrentielles les plus fréquentes sont basées sur l’entente sur les prix, alors que seules 22 % de celles-ci ont trait à la fixation du prix de revente.

Les pratiques anticoncurrentielles ont encore largement cours au Sénégal, dont 26 % par entente sur les prix et 22 % par fixation du prix de revente. La révélation a été faite lundi dernier par le Dr. Mbissane Ngom, lors d’un atelier de présentation et de partage des résultats de l’étude du Cres, sous la direction du Pr. Abdoulaye Sakho de l’Ucad, avec l’appui de Consumer Unity and Trust Society (CUTS International) et de Center for Competition, investment and economic regulation (CCIER). Mis en place depuis des années, le dispositif juridique pour protéger la concurrence et lutter contre les pratiques anticoncurrentielles, ne s’est pas révélé efficace. Cela est dû surtout au fait que l’architecture institutionnelle de protection de la concurrence est déficitaire en raison de la faible reconnaissance accordée à la Commission nationale de la concurrence. A cela s’ajoute l’absence d’une loi générale sur la protection du consommateur. En ce qui concerne les autres pratiques anticoncurrentielles les plus courantes, elles sont liées respectivement à la discrimination des prix (12 %), au partage des marchés (11 %), au refus de vente (10 %), aux contrats d’exclusivité (7 %), au trucage des offres (5 %), aux barrières à l’entrée (4 %) et aux ventes liées (3 %).

Faiblesses de la Commission nationale de la concurrence

De l’avis du Pr. Sakho, cette étude intitulée « Vers des régimes efficients de la concurrence par le renforcement des capacités dans des pays sélectionnés d’Afrique de l’Ouest » vise, d’une part, à combler le déficit d’informations concernant les régimes actuels de concurrence dans les pays d’Afrique de l’Ouest et, d’autre part, à soutenir un programme de promotion d’une culture de la concurrence dans les pays ciblés. Une telle initiative se justifie, selon lui, par le fait que la concurrence occupe dans le contexte de mondialisation, une place considérable dans les économies. Le but visé est de mettre en place « un dispositif juridique cohérent et pertinent au service d’une politique de concurrence claire », pour encadrer le marché afin de maintenir sa dimension concurrentielle et de protéger les consommateurs. Pour le cas du Sénégal, une législation dans ce secteur existe déjà depuis longtemps mais, en raison de sa double origine à la fois nationale et communautaire, certains secteurs échappent totalement à cette logique de concurrence, a noté le Pr. Sakho. Il a, par ailleurs, soutenu que l’architecture institutionnelle de protection de la concurrence est déficitaire en raison de la faible reconnaissance accordée à la Commission nationale de la concurrence et de l’absence d’une loi générale sur la protection du consommateur. « Notre ambition, a-t-il assuré, est de promouvoir une meilleure connaissance des questions de politique de concurrence et de bien-être du consommateur et d’instaurer un dialogue entre le gouvernement, la société civile et le milieu des affaires sur les aspects économiques et réglementaires de la concurrence ».

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