Info Eco Finance, Senegal, August 06, 2010

Le ministre sénégalais du Commerce a fait état vendredi, à Dakar, de la situation léthargique à laquelle la Commission nationale de la concurrence du Sénégal (Cnc) s’est plongée depuis de longues années.

« Le Commission nationale de la concurrence a déjà eu à rendre un certain nombre de décisions, notamment en matière d’abus de positions dominantes dans l’affaire Air France et à formuler plusieurs avis… Cependant, il faut reconnaître que son activité s’est considérablement réduite ces dernières années », a admis Amadou Niang.

S’exprimant au cours d’un atelier sur le « Projet de recherche sur la concurrence au Sénégal » organisé par le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), ce dernier a invité les experts venus des différents pays du monde à se pencher sur la question pour tirer sa tête de l’eau.

« Il convient dès lors, de mener une réflexion sur son statut afin d’en faire une institution forte et indépendante, dotée d’une personnalité morale et d’une autonomie financière », a-t-il indiqué.

Le ministre du commerce a également plaidé en faveur du renforcement des prérogatives de cette structure étatique afin qu’elle puisse mieux servir de support à la Commission de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). Et ce, conformément aux dispositions communautaires sur la concurrence notamment la directive relative la coopération entre la Commission et les structures nationales de la concurrence des Etats membres pour l’application des articles du traité de l’Union.

Amadou Niant a aussi estimé qu’il est du devoir de l’ensemble des agences sectorielle de régulation d’œuvrer dans ce sens afin de doter le Sénégal d’un dispositif efficace de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et celles restrictives de concurrence.

A cet égard, il a relevé avec force l’insensibilité persistante de certains secteurs d’activités à la concurrence. Il a notamment cité le cas du commerce de détail où, selon lui, les pratiques anticoncurrentielles ou de non concurrence sont toujours notoires.

Le ministre a, par ailleurs, noté la subsistance de nombreuses difficultés dans l’implantation d’une véritable culture de la concurrence dans certains marchés de biens et services au Sénégal, notamment dans les secteurs où des concessions de services publics ont été faites.

Une raison suffisante pour lui de rappeler l’engagement de son département dans un processus de réforme de la Cnc, structure créée depuis 1994, afin de la doter des moyens nécessaires à la réalisation de ses missions.

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